Analyser la politique étrangère d’un Etat, ou d’un groupe d’Etats est une œuvre nécessairement complexe. Cela implique aussi bien la prise en compte d’une diversité d’instruments, l’intégration de dynamiques internes que la recherche d’invariants s’inscrivant dans un temps relativement long. Contrairement aux théories des relations internationales dont elle se distingue (J.F. Morin, 2013 :11), l’analyse de la politique étrangère s’intéresse au processus de fabrication des décisions de politique étrangère (Hudson : 1995 : 210-211). Elle se situe à cheval entre les théories des relations internationales et l’analyse des politiques publiques (J.F. Morin, 2013 :11). Cela implique que les actions, les réactions et les inactions de l’Etat, mieux la bureaucratie étatique, constituent les principales sources à la disposition du chercheur. Analyser la politique étrangère revient ainsi à s’intéresser, en particulier, à la conduite de l’Etat et aux sources de ses décisions (Alden et Aran, 2012 : 1). L’erreur ici serait de considérer la politique étrangère comme figée dans le temps et incapable de s’adapter à son environnement. Elle est, par définition, dynamique et exposée à des champs de force tant au niveau interne qu’à l’international...